Branle-bas chez  les YouTubers du monde entier  et plus particulièrement chez ceux dont l’activité consistaient avec plus ou moins de réussite à la production de tests & gameplay de jeux vidéo (j’ai pour ma part produit pas mal de tests d’applications via ma société Carré d’App).
La faute à Google qui a décidé subitement et sans mise en garde de revoir sa politique de protection des droits d’auteurs. Dorénavant Google fait la différence entre les chaines Premium (marques, labels, éditeurs de jeux vidéo, Groupes Médias…) et les Networks (Machinima , Wizdeo , Maker Studios…) réseaux de chaines thématiques gérant la monétisation, les droits et les relations aux éditeurs pour les affiliés).

Machnima_YouTube_Network

Pour faire partie d’un Network, le YouTuber doit connaitre un certain succès, sa chaine doit  compter quelques milliers d’abonnés et générer plusieurs milliers de vues par semaine.
Les Networks, en particulier dans le jeu vidéo, négocient avec les studios un échange de bons procédés reposant sur le reversement d’une partie des revenus générés par les chaines affiliées en échange d’une promotion tolérée et gratuite souvent plus efficace que celle des médias traditionnels.

Aujourd’hui et à partir de janvier 2014, YouTube promet de renforcer sa politique de copyright et menace (il le fait déjà) à minima de reverser l’ensemble des revenus d’une vidéo aux ayants droit même si les droits revendiqués ne représentent qu’une petite partie de la vidéo incriminée. Dans le pire des cas YouTube promet de retirer purement et simplement la partie revendiquée par les ayant droits. (par exemple retrait de la bande son d’une vidéo de 5mn si 20s de musique de fond ont été revendiquées).

Ce sont donc les affiliés qui craignent aujourd’hui pour leur avenir. Surement plus en raison d’un défaut de contenus exploitables que d’une baisse de revenus, car si leur activité leur permet de gagner quelques revenus, ils ne reçoivent pas toujours de quoi couvrir les nombreuses heures passées à produire les vidéos et gérer leur communauté d’abonnés.

Considérer ces contenus comme de simples extraits sans valeur ajoutée revient à avoir une vision un peu réductrice de ces nouveaux supports de promotion du jeu vidéo, du cinéma ou des applications mobiles. En effet de nombreux testeurs de jeux apportent de par leur personnalité et leurs commentaires une véritable plus-value aux test qui sont l’occasion de scènes qui dépassent largement le cadre du jeu (cf voir Le Joueur du Grenier).

L’économie des petits éditeurs de jeux risquent également de souffrir de ces nouvelles directives, lesquels n’ont pas les budgets marketing des grands éditeurs de jeux vidéo. C’est d’ailleurs intéressant de voir comment la mobilisation s’organise sur Twitter, les éditeurs invitant les YouTubers  à revendiquer leur copyright avec leur soutien.

Twitter_capcom

On a donc le sentiment que Google souhaite faire le ménage en contrôlant un peu plus la monétisation de sa plateforme. Car si tous les acteurs de la promotion vidéo venaient à disparaitre il ne resterait que les chaines Premium pour faire la promotion des contenus, impliquant l’achat de campagnes publicitaires. Une victoire des médias au détriment du User Generated Content.

Personnellement ce qui m’étonne le plus , c’est la tolérance au regard des ayants droit qui a sévit pendant de nombreuses années sur la plateforme par rapport à ces nouvelles directives pour le moins soudaines et radicales. Le système de gestion des droits de YouTube (Content ID) a souvent semblé aléatoire. YouTube a laissé grandir de nombreuses chaines sur les bandes annonces de films et trailers de jeux en acceptant de les monétiser.